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Océanie

Polynésie française

Réintroduire les escargots arboricoles polynésiens

Sauver de l’extinction et réintroduire les escargots Partula dans leurs îles polynésiennes - Programme Polynésie - Association Beauval Nature

Le programme de conservation des escargots arboricoles a pour objectif principal de réintroduire des espèces endémiques de la Polynésie française qui avaient disparu de leur habitat d’origine.

Sauver de l’extinction et réintroduire les escargots Partula dans leurs îles polynésiennes - Programme Polynésie - Association Beauval Nature
© ZSL

Direction les îles volcaniques de la Polynésie française

Identification des spécimens - Sauver de l’extinction et réintroduire les escargots Partula dans leurs îles polynésiennes - Programme Polynésie - Association Beauval Nature © ZSL

Quelques nouvelles

Lancé en 1986, l’objectif du « Partulid Global Species Management Programme (PGSMP) » est de rétablir au sein de leur zone géographique d’origine, ces espèces aujourd’hui éteintes à l’état sauvage.

Plus de 20 000 escargots, appartenant à 11 espèces ou sous-espèces auparavant éteintes dans la nature, ont été réintroduits depuis 2015.

Les escargots polynésiens arboricoles dont il est question ici appartiennent tous au genre Partula. Gravement menacés d’extinction en raison de la perte d’habitat et la prédation par des espèces exotiques, ils ont fait l’objet de programmes ex situ par la Zoological Society of London (ZSL) pour pouvoir renforcer des populations survivantes ou permettre le retour des espèces disparues dans la nature. 4 îles sont concernées : Tahiti, Moorea, Huahine, Raiatea. Plus de 20 000 escargots, appartenant à 11 espèces ou sous-espèces auparavant éteintes dans la nature, ont été réintroduits depuis 2015.

Les différentes étapes du projet depuis 1986

Lancé en 1986, l’objectif du programme mondial de conservation des espèces de Partula est de rétablir au sein de leur zone géographique d’origine, ces espèces aujourd’hui éteintes à l’état sauvage. La Société Zoologique de Londres (Zoological Society of London - ZSL) coordonne ce projet et la collaboration entre les structures impliquées à l’échelle internationale.

Voici les 4 étapes clés du projet :

  • 1986 : prélèvement des derniers individus d’espèces gravement menacées pour permettre leur survie et reproduction ex situ (dans des institutions situées en Amérique du Nord et en Europe).
  • 1994 : recherche sur les prédateurs exotiques pour déterminer l’étendue de leurs populations. Ce travail a confirmé que 15 espèces de Partula collectées lors de la 1ère phase étaient éteintes en milieu naturel.
  • 2003 : élaboration d’une stratégie de conservation des escargots et de leur habitat (en collaboration avec divers partenaires dont la Direction de l’environnement) et rédaction d’un plan d’actions
  • 2015 : lancement des réintroductions. La première idée était de créer des zones protégées exemptes des 2 prédateurs invasifs mais cette solution ne s’est pas avérée concluante, notamment pour le plathelminthe de Nouvelle-Guinée. En revanche, certaines zones ou variétés de plantes semblent naturellement protégées et représentent un espoir pour les Partula. Les réintroductions sont toutes suivies d’un suivi intensif.

Confirmation de la survie de l’unique espèce endémique de Wallis et Futuna

La collectivité d’outre-mer française Wallis et Futuna est un territoire constitué de trois îles principales qui forment deux archipels distants de 230 km : Wallis d’une part et, d’autre part, les îles Horn, à savoir Futuna et Alofi séparées par un chenal de 2 km.

Le principal fait marquant en 2022 a été la confirmation de la survie de l’unique espèce endémique de Wallis et Futuna, Partula obesa à Wallis. Malheureusement, aucun Partula survivant n’a pu être trouvé à Alofi où il est donc présumé éteint localement. La survie de Partula obesa dépend de son incorporation dans le programme d’élevage au sein duquel Beauval Nature sera impliqué.

D’autres réintroductions en 2023

Après une pause en raison des contraintes logistiques imposées par la Covid-19, une collaboration étroite et continue avec la Direction de l’environnement a permis de reprogrammer des réintroductions pour les espèces de Partula à Tahiti et à Moorea en avril 2023, puis à Huahine et à Raiatea en septembre 2023.

Plus de 5 000 escargots arboricoles polynésiens, du genre Partula (8 espèces), nés au sein de 4 structures 1 ont été transportés vers les îles de Moorea et Tahiti pour y être réintroduits (soit un trajet de 15000 km). Les coquilles ont été marquées avec un point de peinture rouge réfléchissant les UV, afin de faciliter leur détection de nuit.

En septembre, des milliers d’escargots arboricoles polynésiens, du genre Partula (8 espèces), également nés au sein des 4 mêmes structures 1 ont été transportés vers les îles de Moorea, Huahine et Tahiti pour y être réintroduits. En avril, les coquilles ont été marquées avec un point de peinture réfléchissant les UV, afin de faciliter leur détection de nuit.

Aujourd’hui 15 structures sont impliquées dans ce programme d’élevage, le ZooParc de Beauval rejoindra bientôt la liste, via le soutien de Beauval Nature.

  1. Zoo de Londres (Angleterre, Royaume-Uni), zoo de Whipsnade (Angleterre, Royaume-Uni), Royal Zoological Society of Scotland (zoo d’Edimbourg, Ecosse, Royaume-Uni), zoo de Saint Louis (Missouri, Etats-Unis). 

Le programme de conservation des escargots Partula est situé en Polynésie française.

Quelques caractéristiques sur les Partula

Le terme Partula correspond au genre auquel appartiennent la majorité des escargots arboricoles de Polynésie. Il en existe plus d’une centaine d’espèces. A titre de comparaison, le genre Eua en compte 4 et le genre Samoana, 25). Ces petits mollusques d’une taille avoisinant les 2 centimètres font partie de la culture polynésienne, notamment à Huahine et Raiatea, la coquille de chaque espèce étant associée à l’identité culturelle de l’île sur laquelle elle se trouve. Certains noms communs existent localement mais ils ne sont quasiment jamais utilisés. Par exemple les espèces Partula rosea et Partula varia, réintroduites en 2019, sont respectivement nommées tarona et mauru en tahitien.
Le poids des différentes espèces de Partula diffère. L’une des plus grandes espèces, P. tohiveana, pèse 1,9 g, tandis que l’une des plus petites P. garrettii ne pèse que 0,5 g. La forme et la couleur des coquilles sont également très variées.
Les Partula sont hermaphrodites. La reproduction a lieu toute l’année. Les escargots Partula se développent lentement. Les nouveaux nés mesurent 1 à 2 mm et atteignent la taille adulte en 3 à 6 mois. On estime qu’ils atteignent la maturité sexuelle autour d’un an et peuvent vivre une dizaine d’années en milieu protégé.

Menaces et statut de conservation

2 prédateurs introduits par l’Homme comme principales menaces.

Groupe d'escargots partula - sauver de l’extinction et réintroduire les escargots Partula dans leurs îles polynésiennes - Programme Polynésie - Association Beauval Nature © ZSL

Sur les 51 espèces de Partula évaluées par l’UICN (Union pour la Conservation de la Nature), 45 sont éteintes dans la nature (chiffres 2022). Celles-ci subissent une perte de leur habitat mais surtout la présence de 2 prédateurs exotiques envahissants dans leur aire de répartition : l’escargot carnivore de Floride (Euglandina rosea) et, plus récemment, le plathelminthe de Nouvelle-Guinée (Platydemus manokwari). Le premier a été introduit dans la région dans les années 1970, afin de lutter contre les achatines (Lissachatina fulica), des escargots géants africains eux-mêmes introduits en Polynésie. Le second a quant à lui été importé involontairement, certainement dans des plantes ou de la terre. Ces deux espèces prédatrices ont fortement impacté les populations d’escargots arboricoles, menant parfois à leur extinction. Cependant, leur éradication semble impossible et les actions visent principalement à surveiller leur propagation, limiter leur impact et encourager la survie des espèces indigènes.

2 espèces d’escargots « éteintes » depuis 25 ans réintroduites en 2019

Deux espèces d’escargots tropicaux disparues à l’état sauvage ont retrouvé leur terre d’origine pour la première fois en Polynésie française, 25 ans après avoir été éliminées par une espèce invasive introduite par l’Homme. En 2019, la réintroduction s’est concentrée sur deux espèces, Partula rosea et Partula varia, et plusieurs milliers d’individus ont été soigneusement transportés sur 15 000 km depuis les zoos de Chester et de Whipsnade au Royaume-Uni jusqu’aux îles de la Polynésie française.

5 infos clés sur les escargots Partula

Partula rosea - Sauver de l’extinction et réintroduire les escargots Partula dans leurs îles polynésiennes - Programme Polynésie - Association Beauval Nature © ZSL

5 infos clés sur les escargots Partula

La plupart des espèces vivent à basse altitude, évoluant sur les tiges, troncs et feuilles de nombreuses espèces de plantes.

Les escargots polynésiens sont principalement détritivores, ils se nourrissent de végétaux en décomposition et sont plus ou moins généralistes selon les espèces.

Les escargots polynésiens sont plus actifs après la pluie, surtout la nuit.

Leurs prédateurs naturels sont des oiseaux et lézards.

Il sont hermaphrodites et leur reproduction a lieu toute l’année.

Missions et actions de protection

1 - Sauver et reproduire ex situ

Le programme agit pour le sauvetage d’escargots Partula gravement menacés par le prélèvement des derniers individus encore présents afin de permettre leur survie et reproduction ex situ.

Sauvetage et reproduction - Sauver de l’extinction et réintroduire les escargots Partula dans leurs îles polynésiennes - Programme Polynésie - Association Beauval Nature © ZSL

2 - Réintroduire et suivre

Le programme de conservation des escargots Partula repose également sur la réintroduction d’individus nés en parcs zoologiques dans leur aire de répartition d’origine. Ces individus sont ensuite surveillés afin de vérifier leur bonne acclimatation. Des points de couleur sont marqués sur leurs coquilles (voir photo). Réfléchissants les UV, ces points de peinture permettent de faciliter la détection des individus la nuit.

Suivi et recensement des populations - Sauver de l’extinction et réintroduire les escargots Partula dans leurs îles polynésiennes - Programme Polynésie - Association Beauval Nature © ZSL

3 - Protéger l’habitat et lutter contre les espèces invasives

La protection de l’habitat des escargots Partula et la lutte contre les espèces invasives, telle que l’escargot carnivore de Floride et le ver plat de Nouvelle-Guinée, font également partie des missions du programme de conservation.

Protection de l'habitat des escargots Partula - Sauver de l’extinction et réintroduire les escargots Partula dans leurs îles polynésiennes - Programme Polynésie - Association Beauval Nature © ZSL

4 - Éduquer et sensibiliser

Dernier volet et pas le moindre du programme de conservation des escargots Partula : l’éducation et la sensibilisation des populations locales afin que la prise de conscience de l’importance de la sauvegarde de ces espèces menacées puisse être la plus large possible.

Éducation et sensibilisation - Sauver de l’extinction et réintroduire les escargots Partula dans leurs îles polynésiennes - Programme Polynésie - Association Beauval Nature © ZSL

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Un programme géré par la Zoological Society of London et soutenu par Beauval Nature

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