France
Préparer du plasma riche en plaquettes pour les cigognes blanches
Les plaquettes, cellules responsables de la coagulation sanguine jouent également un rôle fondamental dans la cicatrisation, par l’intermédiaire d’une trentaine de protéines bioactives qu’elles produisent. L’idée, en les concentrant dans le plasma, est de les injecter dans un foyer d’inflammation afin que ces protéines participent à la guérison. Est-ce qu’il est possible de préparer du plasma riche en plaquettes pour les cigognes blanches ? C’est tout l’objet de l’étude menée au centre de recherche du ZooParc de Beauval par le Dr. Antoine Leclerc.
Étude sur la préparation de plasma riche en plaquettes chez les cigognes blanches
L’objectif de l’étude, menée au centre de recherche du ZooParc de Beauval par le Dr. Antoine Leclerc, vétérinaire, était de voir s’il est possible de préparer du plasma riche en plaquettes (PRP) chez les oiseaux, en l’occurrence les cigognes blanches.
Résultat : les tubes A-PRP et les tubes héparinés avec gel semblent efficaces pour préparer du PRP chez la cigogne blanche.
Un usage indiqué dans le cas des inflammations ostéoarticulaires
L’objectif de l’étude, menée au centre de recherche du ZooParc de Beauval par Antoine Leclerc, Dr vétérinaire, était de voir s’il est possible de préparer du plasma riche en plaquettes (PRP) chez les oiseaux, en l’occurrence les cigognes blanches, à l’aide de kits qui sont disponibles pour l’Homme. Mais tout d’abord qu’est-ce que le plasma riche en plaquettes ? Le PRP est du plasma dans lequel ont été concentrées des plaquettes. Autre question importante, à quoi ça sert ? C’est indiqué notamment dans le cas de la gestion des problèmes ostéoarticulaires. Les plaquettes, cellules responsables de la coagulation sanguine jouent également un rôle fondamental dans la cicatrisation, par l’intermédiaire d’une trentaine de protéines bioactives qu’elles produisent. L’idée, en les concentrant dans le plasma, est de les injecter dans un foyer d’inflammation afin que ces protéines participent à la guérison.
L’utilisation du PRP est bien connue chez l’Homme. Elle a été utilisée chez certains animaux, notamment des mammifères mais très peu chez les oiseaux. En effet, l’efficacité des tubes de préparation du PRP n’a jamais été évaluée chez les oiseaux. Est-il possible de préparer du PRP pour les oiseaux en utilisant les mêmes tubes que chez l’Homme ? À priori, rien ne dit que le kit développé pour l’Homme peut fonctionner pour les oiseaux.
Comparer l’efficacité de la préparation de PRP chez les cigognes blanches
Le but de cette étude était de comparer l’efficacité de la préparation de PRP chez les cigognes blanches (Ciconia ciconia) au moyen de trois tubes. Ainsi, 24 cigognes en apparente bonne santé, issues d’un groupe avec un historique d’inflammations ostéoarticulaires, ont été prélevées à la veine brachiale. Chaque échantillon sanguin a été réparti en deux tubes : un tube A-PRP et un tube témoin (tube citraté tamponné ou tube héparine/lithium avec gel séparateur, 12 cigognes par type de tube témoin).
Une méthode rigoureuse reposant sur la centrifugation
Les tubes ont ensuite été centrifugés (1500xg, pendant cinq minutes). Cinq microlitres de plasma ont été récupérés après homogénéisation, et déposés sur une lame de microscope qui a été colorée. Le pourcentage de plaquettes a été estimé manuellement au microscope par un seul opérateur, à l’aveugle, en classant les cent premières cellules observées. Chaque échantillon a également été analysé avec un automate et les nuages de points obtenus ont été quantifiés.
Des résultats probants ouvrant d’autres perspectives
Le plasma issu des tubes A-PRP était nettement plus cellulaire (rapport de 51.6, p<0.001) et riche en plaquettes (moyenne des différences = 47%, p<0.01) en comparaison avec les tubes citratés, mais pas en comparaison avec les tubes héparinés (p>0.05 pour les comptages cellulaires et la formule plaquettaire). Les tubes A-PRP et les tubes héparinés avec gel semblent efficaces pour préparer du PRP chez la cigogne blanche. L’étape suivante serait de réaliser une étude afin de vérifier précisément le bénéfice thérapeutique chez l’oiseau.
L’étude sur l’usage du plasma riche en plaquettes chez les cigognes blanches a été menée au centre de recherche du ZooParc de Beauval en France.
Quelques caractéristiques sur l’espèce
La cigogne blanche est un grand échassier au plumage majoritairement blanc, avec les rémiges noires. Cet oiseau est bien connu et ne passe pas inaperçu dans son environnement. En effet, les adultes ont l’habitude de se saluer par de sonores claquements de bec. Ce dernier est pointu, couleur rouge sang. Les ailes sont longues et larges, adaptées au vol ascensionnel. La cigogne est une espèce naturellement peu farouche, elle ne craint pas l’homme mais en reste à distance. La cigogne blanche peut vivre jusqu’à 26 ans. L’espèce est migratrice, le voyage pouvant rassembler des centaines voire des milliers d’individus. Cependant, toutes les cigognes ne migrent pas, certaines sont donc observables chez nous même en hiver. La cigogne est carnivore. Elle mange tous les petits et grands animaux disponibles (coléoptères, orthoptères, amphibiens jeunes et adultes, serpents, lézards, vers de terre, poissons…). La saison de reproduction se déroule de février à avril. La femelle pond en moyenne quatre œufs qui sont blancs et brillants, l’incubation dure 33 à 34 jours. La femelle couve toute la nuit et le couple alterne en journée. À la naissance, les jeunes ont un duvet blanc et le bec noir. Ils sont nourris par régurgitation mais, au bout de quelques jours, ils savent se nourrir seuls. L’envol a lieu entre 58 et 64 jours. La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 4 ans.
Menaces et statut de conservation
En « préoccupation mineure » malgré un déclin important.
La cigogne blanche (Ciconia ciconia) est classée « préoccupation mineure ». C’est l’une des espèces européennes qui ont subi un déclin important et rapide dans la seconde moitié du 20e siècle. Les raisons ? Des changements importants subis par les milieux naturels et les espaces agricoles (remembrements, drainage des marais, artificialisation des prairies, usage intensif de pesticides, etc.), mais aussi les aléas climatiques en migration et sur les lieux d’hivernage.
Une étude qui est partie d’un historique inflammatoire chez la cigogne blanche
Plusieurs cas d’inflammation ostéoarticulaire complexes à traiter ont été diagnostiqués au niveau des pattes de certaines cigognes blanches du ZooParc de Beauval au cours des années 2010. Parmi les différentes options envisagées pour améliorer la prise en charge thérapeutique de ces oiseaux et leur bien-être figuraient les injections de PRP, d’où l’idée de vérifier la faisabilité de préparer du PRP chez les cigognes.
5 infos clés sur la cigogne blanche
5 infos clés sur la cigogne blanche
Elle vit dans les prairies et milieux humides.
Son poids moyen est de 4,4 kg.
Sa taille moyenne est de 102 cm et son envergue de 155 à 165 cm.
L’incubation dure 33 ou 34 jours.
La ponte compte 1 à 7 œufs.
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Une étude menée par le centre de recherche du ZooParc de Beauval et soutenu par Beauval Nature.
